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Quand les organismes du logement social deviennent des créateurs de lien social

Depuis plusieurs décennies déjà les organismes de logement social vont au-delà de leur cœur de métier. Véritables acteurs de territoire, ils s’impliquent dans la vie des communes et/ou quartiers où ils s’implantent et proposent des actions visant à renforcer le lien social entre les locataires, et, plus généralement, entre habitants.

Illustrations chez 8 bailleurs d’Occitanie.

Lorsque nous parlons de lien social, nous désignons tout à la fois…

  • l’envie de consolider le vivre-ensemble ;
  • la volonté de rassembler les individus dans leurs différences culturelles, générationnelles et sociales, l’ambition de créer une cohésion et une solidarité plus profonde entre les habitants d’une résidence, d’un quartier, d’une ville,
  • et plus largement, accompagner les plus fragiles.

Pour dire vite, c’est finalement une autre manière de concevoir le voisinage et d’établir des échanges entre des inconnus qui vivent les uns à côté des autres !

Le développement et le renforcement de ce lien social au sein des résidences passent par différentes catégories d’actions initiées par les bailleurs eux-mêmes, souvent avec l’aide d’associations et parfois d’habitants impliqués.

Qu’il s’agisse d’activités ludiques, sportives ou artistiques, les organismes de logement social basent leur stratégie d’action sur des moments de partage plus ou moins formalisés qui réunissent adultes et enfants autour d’une passion, d’une curiosité ou d’un besoin.

Le jardinage

Le jardinage est une matière propice à ces échanges. D’ailleurs, les bailleurs sociaux sont nombreux à s’appuyer dessus.

La Cité Jardins par exemple développe un projet d’innovation sociale sur la résidence l’Enclos de Lardenne à Toulouse. L’organisme propose des ateliers collaboratifs avec les locataires volontaires pour leur apprendre à exploiter les espaces plantés de leurs résidences (connaître les plantes comestibles, comment les entretenir, les cuisiner…), tout en les sensibilisant à la biodiversité et au “bien manger”. Ce projet a aussi et surtout pour finalité de créer des espaces de convivialité et de création de lien social.

L’action récemment déployée par l’OPH31 est ressemblante. Au début de l’année 2022, l’Office départemental a mis en place un projet de jardins partagés au sein de la commune de Saint-Gaudens, plus précisément au pied de la résidence du Soumès. Grâce à la participation de différents partenaires, notamment associatifs, ce sont près de 1000m² de terrain qui ont été rendus exploitables autour de la résidence. Depuis, les locataires s’y réunissent régulièrement pour jardiner tous ensemble.

Autre action tournée vers les vertus rassembleuses du jardinage : celle de Toulouse Métropole Habitat qui vient d’inaugurer un quatrième site en agriculture urbaine sur deux résidences du quartier Bagatelle. L’organisme y a transformé des espaces verts souvent inutilisés en jardins potagers. Gérés par un maraîcher professionnel, avec l’aide des habitants qui souhaitent prendre part au projet, les jardins deviennent, ici aussi, des lieux d’échanges et de convivialité, avec pour les locataires, des légumes de qualité, gratuits et sans augmentation de charges.

Le sport

Le sport est également un puissant vecteur de lien social souvent utilisé par les bailleurs. Non seulement, il permet de rester en bonne santé physique et psychique mais, en capitalisant sur ses valeurs inclusives, il facilite également l’ouverture aux autres.

C’est exactement ce que prouve une action initiée par Mésolia au sein de la résidence intergénérationnelle de La Tour à Mondonville. Depuis plusieurs mois, en collaboration avec les locataires séniors, un programme d’entretien sportif a été développé. Un coach sportif intervient toutes les semaines pour prodiguer des cours de marche nordique, de relaxation et de gymnastique. Les résultats attendus sont là ! Les locataires séniors se sentent mieux dans leur corps et surtout dans leur tête. “En faisant du sport tous ensemble, on vieillit moins vite” témoigne une pratiquante.

Autre exemple d’instant sportif qui participe au bien-être social des locataires : c’est celui initié par Tarn-et-Garonne Habitat. Grâce à un partenariat scellé avec l’association Beach Soccer 82, l’office permet chaque année à une centaine de jeunes locataires de bénéficier de stages sportifs multi activités à moindre coût. Pendant les vacances scolaires, des jeunes issus de différents quartiers montalbanais se défient sportivement, en toute amitié.

En devenant partenaire de la Amos Women’s French Cup (un tournoi de foot professionnel féminin), le Groupe de Chalets se sert également du sport pour “sortir” des jeunes locataires de leur quotidien. Cet été, ce sont 90 enfants issus de plusieurs quartiers toulousains qui se sont retrouvés lors d’ateliers sportifs où ils ont découvert les valeurs du sport telles que l’inclusion et l’égalité des chances. Plus tard, ils ont participé en tant que bénévoles au tournoi de football féminin avant d’assister aux matches depuis les tribunes : une manière de les sensibiliser à la question de l’égalité femmes-hommes dans le sport et la société en général !

Dans certains cas, les bailleurs sociaux font le choix d’ouvrir leurs actions à des adhérents qui ne sont pas forcément locataires Hlm. C’est le cas de Sud Massif Central Habitat qui, au sein d’un bâtiment intergénérationnel de 18 logements situé à Onet-le-Château (12), a fait le choix de construire une salle commune. Animée par le CCAS, elle est ouverte aux locataires mais aussi aux autres habitants du quartier.

Parfois, les actions de lien social dépassent la simple question de la sociabilisation et du vivre-ensemble. Leur ambition est plus forte : accompagner l’insertion sociale des locataires. C’est l’objectif d’une action d’insertion professionnelle soutenue par Altéal qui accompagne à la création d’un espace entièrement dédié à l’emploi ouvert dans le quartier du Grand Val d’Aran à Colomiers. Animé par le CEO (Club d’Entreprise de l’Ouest toulousain), il accueille et oriente les habitants et locataires d’Altéal éloignés de l’emploi qui sont volontaires dans leurs démarches de recherche de formation ou d’emploi.